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Morille de feu : on l'a fait !

Dernière mise à jour : 3 juil.

Journal d’expédition de Claire Benoit, Trésors des bois


Mardi 18 juin


Quel plaisir de se lever et de constater qu’il n’y a pas de mouches. La chaleur a même eu raison des nuées de mouches. Quatre jours se sont écoulés depuis la pluie, nous voulons croire à une sortie tardive des morilles. La petite morille était sortie quatre jours après notre gros arrosage.

C’est donc l’ultime occasion de parcourir le plateau de pin gris au complet pour dénicher ces petits trésors. Malheureusement, aucune petite forme avec des alvéoles. La canicule qui s’installe pour les prochains jours n’est pas de bon augure pour espérer une fructification. La décision est prise, nous quittons demain.


Avant de reprendre le zodiac pour une énième traversée de la Moisie, nous ne pouvons résister au magnifique banc de sable qui s’offre à nous pour une baignade bien méritée après l’effort intense que nous avons fait par cette extrême chaleur.



Photo Claire Benoit


Nous faisons le plein d’énergie autour d’un bon repas avant de s’atteler au démontage de la tente prospecteur (pas de pluie à l’horizon, les pousses et fleurs sont en sûreté dans le séchoir de brousse) et à la préparation de la palette de matériel qui sera récupérée quelques jours après notre départ. En fin de journée, la chaleur est toujours aussi accablante, une deuxième baignade s’impose. Ces baignades sont tellement revigorantes ! Nous avons droit à un beau coucher de soleil coloré, le plus mémorable depuis le début de l’expédition. Quel plaisir d’assister à ce spectacle !


Photo Charlotte B.-Domingue Photo Claire Benoit


Quelques heures plus tard, nous regagnons nos tentes. Il fait tellement chaud que même le sac de couchage est de trop. Quand je pense qu’il y a quelques jours, les nuits étaient très fraîches, jusqu’à 5 degrés Celsius.


Mercredi 19 juin


Nous ouvrons les yeux tardivement car la fatigue se fait sentir après les deux grosses semaines que nous venons de vivre. Puisque je ne veux traîner aucun regret ou remords, nous allons visiter le secteur témoin une dernière fois. Un aller-retour rapide car la journée est déjà pas mal chargée. Il faut que le camp soit démonté entièrement lorsque le train arrivera ce soir. À notre retour, Samuel nous demande, sans trop d’attentes, si nous avons trouvé quelque chose. Rien du tout. Mais j’ai la satisfaction d’avoir essayé jusqu’au bout.


De bon matin, la chaleur est déjà étouffante, je rêve d’un café glacé, je me résigne à boire mon café chaud. Je profite de ce moment de détente pour prendre des nouvelles. Quelle agréable surprise de constater que Charlotte m’a rendu toutes les photos accessibles. Je ne peux m’empêcher de jeter un œil, trop curieuse de voir les photos prises du haut des airs en hélicoptère. Wow ! Que c’est beau ! Je ressens un paquet d’émotions en les regardant.




Photos Charlotte B.-Domingue


Incontestablement, la plus photogénique de la « gang », c’est … Gadelle. Elle paraît toujours sur son 31 et propre !  Merci à la Clinique vétérinaire Sept-Iles d’avoir fait en sorte que notre pitou soit si confortable et élégante en tout temps.


Photo Charlotte B.-Domingue


Et finalement, merci à Charlotte d’avoir embarqué dans cette aventure, d’avoir offert son incontestable talent naturel pour immortaliser notre expédition et d’avoir traité des centaines de photos si rapidement. Quelle efficacité !


Nous démontons le campement et ramassons tout notre équipement. À 16 h, tous les bagages sont sur le bord du chemin de fer et la palette est emballée. 16 h 30, c’est l’heure de décompresser et surtout de se décrasser. Je profite pleinement de cette dernière baignade, ce n’est qu’un au revoir chère rivière Moisie. Le train a pris du retard au courant de la journée. Le passage prévu à 19 h 40 est révisé à 21 h 10. 19 h, on se prend littéralement un orage sur la tronche ! Est-ce que tous les bagages sont mouillés ? Oui. Est-ce que Dame Nature se moque de nous ? Mmmmmh ! Enfin elle a exaucé mon vœu d’avoir de la pluie, mais juste un tout petit peu tard ! Le bel arc-en-ciel qui suit enjolive le ciel orageux.

Photo Claire Benoit


Après l’orage, la chaleur, les mouches (oui, oui, elles sont de retour) et la fatigue travaillent quelque peu notre patience. Courage, il ne reste que deux heures à patienter. 21 h 10, on entend un bruit sourd au loin, ça y est le train arrive enfin. Les wagons défilent devant nous, le train ralentit tardivement. À l’arrière du train, quelque me demande : Embarquez-vous ? Euh, oui !!! Et on a beaucoup de bagages. Le train fait marche arrière ; les wagons des bagages sont en avant. Quelques minutes plus tard, les bagages, le chien et nous quatre sommes à bord.


Soulagés d’être dans le train, nous discutons avec la préposée qui nous informe qu’ils n’étaient pas au courant que nous devions embarquer ! On l’a échappé belle ! Nous nous installons dans un wagon vide. Êtes-vous sûrs que vous voulez rester là, la climatisation est non fonctionnelle dans ce wagon ? En autant qu’on est à l’abri des mouches, être dans un sauna ne nous incommode pas.


Arrivés à Sept-Iles vers 10 h 30, un ami nous aide avec les bagages qui ne rentrent pas tous dans notre véhicule. L’envie d’un repas réconfortant est trop forte après cette journée éprouvante. Un arrêt dans un fast food comble notre envie de burger. De retour à Clarke City à minuit, nous n’avons pas la force de décharger la voiture. Après 15 jours de lit de camp, notre lit est quasiment trop confortable. Mais on n’est pas trop dépaysées, il fait une chaleur à crever dans la maison.


Je m’endors apaisée. Ça y est, on l’a fait !!!


Expédition Morilles (ahah le s est superflu) de feu 2024 – Côte-Nord =


Claire Benoit dans son élément, photographiée par Charlotte B.-Domingue


Même si c'était le dernier épisode du journal d'expédition de Claire, les publications ne sont pas terminées pour autant. Ne manquez pas très bientôt le communiqué bilan de l'expédition, les remerciements aux partenaires et aux participants, ainsi qu'un tour en images avec les magnifiques photos de Charlotte B.-Domingue.


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